UN AN PLUS TARD
WEISS
Je l'ai à peine su, je me suis précipité. Un accident de voiture. La même que mes parents. Ils ont braqués le volant pour éviter un suicidaire, et c'était un virage trop difficile... J'ai beau ne plus leur parler depuis des mois -depuis on départ, en fait- ils restent mes géniteurs. J'ai fini mon diplôme d'ambulancier et un collègue me prête un logement depuis 6 mois. J'avais coupé tout lien avec eux, sauf celui du sang. J'ai grandi d'un coup. Moins seul, elle me manquait trop. Elle continue de me manquer. Mais j'y pense moins, je m'occupe. Les trois premiers mois étaient... Invivables. Ingérables. J'avais enchaîné larmes, crises et disputes incessantes. Finalement, je ne sais pas qui était le plus fautif de nous tous mais le savoir ne la fera pas revenir. Tout allait mieux. Je m'étais pris en main comme ça, du jour au lendemain. La meilleure décision de ma vie. Jusqu'à aujourd'hui. Lieu macabre et le ciel gronde jusqu'à ne plus en finir. On remonte la voiture. On me dit qu'il ne fallait pas que je vienne. Le suicidaire est dans un sale état, critique, mais il respire, de ce qu'on m'a dit. Qu'en est-ils de ceux dans la voiture. Trop tard, remontée, vidée, je hurle. C'est eux. Ce sont eux. La pluie se vide sur mon visage. Mes poumons s'épuisent sans bruit. Je les vois, là, alors qu'on vide l'eau en ouvrant les fenêtres. Je ne vois plus rien. Je crois que je pleure. Larmes et gouttes se mêlent sur mes joues.
AUJOURD'HUI, J'AI PERDU MES PARENTS.
AVANT, J'AVAIS DÉJÀ PERDU MA SOEUR.
AUJOURD'HUI, MON COEUR EST SEUL.
JE SUIS VIDE.
VIDÉ D'ESPOIR.
M-O-D-E-S-T-E