PAIN
Il n'y a plus que la colère dans mes boyaux, et les soupirs de frustrations dans ma gorge. Plus que le vent frais sur ma gorge dénudée, et mon envie de hurler, coincée sous ma langue. Mais aucun son ne peut sortir, les larmes ravagent mes joues. Tout s'est brisé, tout, tout. Était-ce ma faute ? Oui, forcément. Qu'avais-je fait de mal ? J'avais tout donné, maladroitement, mais le plus sincèrement possible, et ça n'avait pas rien donné. J'avais tout essayé, tout donné. Mon corps, mon âme, mes secrets les plus honteux et les plus inavouables, mes espoirs les plus craintifs, mes peurs les plus secrètes et enfouies, tout ce qui composait mon jardin secret. J'ai simplement le souffle coupé par ce qui vient de m'arriver. J'ai mal. J'ai mal. Je ne peux plus respirer. Ma poitrine est bloquée, je ne pousse que des sanglots pitoyables, avant de m'effondrer. La nuit est calme, paisible, avec son silence pas si silencieux. Les klaxons, les chiens qui aboient, les ronronnements des voitures au loin. Et moi qui sanglote comme un con. Mais qui ai-je cru être ? Pourquoi me suis-je autant accroché à une personne qui n'a attendu que ma totale confiance la plus aveugle pour m'abandonner ? Qui pourra encore m'aider ? Il n'y a en moi plus que ce violent nuage, trop puissant pour que je le contienne. Tout ce que j'arrive à faire, c'est attendre mon silence intérieur. Je n'en peux plus. Je ne suis plus qu'un ouragan qui aimerait déferler sa vague inhumaine de rage. Une rage, une vraie, pas la frustration simple d'une connexion merdique, non celle où tu te rends compte qu'on t'a pris pour un objet, on t'a manipulé pour se faire plaisir et t'oublier totalement. Qu'on t'a petit à petit, fait rendre compte que tu n'étais que de la merde, et que tu ne t'en relèverais pas. Jamais. Tu mourras dans exactement ce même état. Que tu n'étais plus rien, et en rien un humain qui pouvait prendre des décisions de son propre chef, que tes décisions ne t'appartenaient plus. Tu n'es qu'une merde, me nargue même le vent.
CE SOIR, ON M'A DÉTRUIT.
BRISÉ.
HUMILIÉ.
CE SOIR, JE SUIS MORT DE L'INTÉRIEUR.
À PARTIR DE CE SOIR, JE NE SERAIS PLUS JAMAIS LE MÊME.
#P#A#R#F#A#I#T#